samedi 18 avril 2009

England's best kept secrets

C'est un vendredi soir au mois d'avril à Paris. Le Bataclan n'affiche pas vraiment complet le temps d'un festival regroupant diverses formations anglo-saxonnes. En tête d'affiche, Elbow, groupe qui en l'espace de quatre albums a séduit un large public outre-manche tout en se mettant la critique dans la poche (ils ont notamment remporté le prestigieux Mercury Prize). En France leurs précédents opus sont sortis dans l'indifférence générale et le dernier en date a mis de longs mois avant d'être distribué en catimini par Universal.
Ce désintérêt du public hexagonal est cependant une aubaine de nombreux fans anglais présents ce soir-là, contents de pouvoir assister à un set de leurs héros dans une salle à taille humaine.
90 minutes époustouflantes plus tard, le mystère reste entier : comment un groupe aussi brillant peut-il décemment rester dans l'ombre de Coldplay (rayon pop guimauve) ou de Radiohead (rayon pseudo-expérimentalo-pouet-pouet) ?
Peut-être à cause du manque de prétention apparente de ces musiciens, dont les chansons sont pourtant mille fois plus aventureuses que celles de la majorité de leurs contemporains, mais ne s'ornent d'aucun vernis branchouillo-people susceptible d'exciter les journalistes de la presse musicale pour bobos (suivez mon regard...).

Même cas de figure pour les Doves, autre groupe dont l'excellence a bien du mal à traverser le chanel. Le chanteur ressemble à Oliver Reed, ses acolytes ont le charisme d'une table en formica; bref,les choses sont mal engagées malgré l'accueil bienveillant réservé à leur second LP, The last broadcast (le troisième étant considéré à tort comme moins réussi).
Ces acharnés ont passé des années en studio à peaufiner leur dernière œuvre, Kingdom of rust. Et cela s'entend, vraiment. Production finement ciselée, morceaux variés, ambiances cinématographiques - l'expression est galvaudée, mais parfaitement adaptée ici. Un album à l'ancienne, dont on ne fait certainement pas le tour en quelques écoutes, et qui ne se consomme pas débité en tranches sur le iTunes store. Autrement dit, une rareté, presque un anachronisme. Souhaitons aux Doves de prendre cette fois leur envol (rien de tel qu'un jeu de mot moisi façon Inrocks pour terminer une chronique musicale écrite à une heure tardive...).

http://www.myspace.com/elbowmusic
http://www.myspace.com/dovesmyspace

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