
Si l'histoire rappelle les nouvelles de Lovecraft, et le cultissime Carnival of souls de Herk Harvey, c'est surtout l'aspect visuel qui détonne par rapport à la production de l'époque, Huyck et Katz ayant visiblement été marqués par le cinéma fantastique italien, Mario Bava entre autres. Certains plans baignés de rouge ou de bleu évoquent de façon troublante Suspiria de Dario Argento, tourné quelques années plus tard.
N'allez pas croire pour autant que nous ayons affaire là à un chef d'oeuvre méconnu : Messiah of evil est un film bancal, dont la forme parfois rudimentaire met à mal les ambitions de ses auteurs. Mais paradoxalement ses maladresses finissent par le rendre attachant, renforcant son aspect étrange, et son ambiance de rêve (ou de cauchemar) éveillé. La preuve que certaines oeuvres un peu ratées peuvent malgré leurs défauts résister à l'épreuve du temps au même titre que des classiques reconnus.