Peu connue en occident, la filmographie de Kijû Yoshida a fait l'an dernier l'objet d'une rétrospective importante au Centre Pompidou. Carlotta édite aujourd'hui une dernière salve de 5 DVD, de laquelle se détache une adaptation des "Hauts de Hurlevent" tournée en 1988. C'est le seul film en costumes de Yoshida, qui bénéficiant de moyens plus importants qu'à l'accoutumée, transpose le roman d'Emily Brontë dans le Japon médiéval. Dans son introduction, Yoshida déclare avoir voulu aller au-delà des cliché romantiques souvent associés aux adaptations de l'œuvre pour raconter, plus qu'une histoire d'amour impossible, une tragédie ou le sexe et le désir jouent un rôle primordial.
Meurtre, suicide, viol, inceste, "Les Hauts de Hurlevents" version Yoshida serait un catalogue de séquences éprouvantes s'il ne s'agissait également d'une œuvre d'une indéniable beauté picturale, chaque plan étant composé avec la plus grande minutie, évoquant le "Château de l'araignée" de Kurosawa dans sa description d'un Japon plongé dans les ténèbres et la superstition.
Un film impressionnant proposé dans une édition DVD soignée, proposant en bonus un intéressant making-of avec de rares images de Yoshida au travail.
dimanche 8 mars 2009
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